Crédit : les banques se mouillent !
Le Haut Conseil de stabilité financière tire la sonnette d'alarme. Selon lui, les taux très bas accompagnés d'une baisse des marges pour les établissements de crédit poussent à la vigilance. Pour le moment, le niveau de risques reste raisonnable et contenu. Cependant, le HCSF appelle à rester raisonnable quant à l'évolution des conditions d'octroi de crédit et à la tarification des crédits immobiliers par le secteur bancaire. En d'autres termes, il souligne les pratiques commerciales des établissements bancaires qui les poussent bien souvent à se servir du crédit immobilier comme produit d'appel.
Dans son rapport, le Haut Conseil souligne que le crédit immobilier a été le principal facteur de l'augmentation de 5,5% de l'encours de crédit aux ménages constaté sur un an en juin 2018.
Portant ainsi l'endettement du secteur privé non financier à niveau record de 131 % du PIB au 1er trimestre 2018. Entraînant de ce fait une mise en garde du haut conseil : « La dynamique observée ces dernières années a conduit la France à un taux d'endettement des agents privés non financiers aujourd'hui supérieur à la moyenne de la zone euro, comme à ceux de nos principaux partenaires »
Un apport au rapport
Les conséquences du contexte ultra-concurrentiel dans lequel les banques sont plongées entraînent un assouplissement des conditions d'octroi. Par cette idée, comprenez que ces dernières sont désormais beaucoup moins réticentes à l'idée de prêter lorsque les ménages n'ont pas d'apport. Alors que les dossiers disposant de moins de 10 % d'apport étaient auparavant bloqués, depuis quelques mois les banques n'hésitent plus à proposer des offres allant jusqu'à 110 % pour les jeunes emprunteurs. Permettant ainsi de payer les frais de notaire et frais annexes. D'autre part, les décotes sur les taux sont désormais accessibles aux plus hauts revenus et les primo-accédants en bénéficient énormément, cela même pour les longues durées d'emprunt.
Vers une remontée des taux ?
Dans les prochains mois, la remontée des taux obligatoires pourrait être conséquente voir brutal. Et elle pourrait même poser un problème quant à la rentabilité de certains prêts. Bien que les banques se rattrapent sur d'autres produits (placements, assurances), il devient compliqué pour elle d'être rentable avec des prêts à 1,3 % sur 25 ans.
Alors quand bien même il n'y aurait pas de remontée des taux, une certitude vient d'être levée, ils ne descendront pas plus bas. En d'autres mots, n'attendez plus pour bénéficier de ces conditions de financement exceptionnelles.