Comment et combien épargner par mois en fonction de son salaire pour son achat immobilier ?
Depuis les recommandations du HCSF (Haut Conseil de stabilité financière), l’évolution des taux d’intérêt en 2023, les banques ont durci l’accès au crédit pour de nombreux ménages. Si votre fidèle courtier immobilier Helloprêt sait se dépatouiller, il n’en demeure pas moins qu’il faudra mettre toutes les chances de votre côté pour obtenir votre offre de prêt immobilier. Aujourd’hui, cela passe en partie par un apport personnel significatif (minimum 10 % de la valeur du bien) permettant au moins de couvrir les frais d’acquisition du bien immobilier (frais de notaire, frais de dossier, etc.). Or, pour avoir un apport personnel, pas de secrets ! Vous devez épargner !
Comment épargner ? Quel placement choisir ? Quelle part de votre salaire consacrer à l’épargne ? Nous vous donnons tous nos conseils pour vous constituer un apport béton en un minimum de temps ! Mais avant tout, penchons-nous sur les différents types d’épargne pour éviter quelques écueils de débutant.
Comprendre les différents types d’épargne pour déterminer votre stratégie d’investissement
Épargner c’est une chose, mais encore faut-il savoir pourquoi ! Loin derrière nous l’époque des billets sous le matelas de la grand-mère, mettre de l’argent de côté a pour objectif de s’en servir plus tard. Mais à quel horizon et à quelles fins ?
Dans notre cas, il s’agit de constituer un apport pour un obtenir un prêt immobilier. Mais, cet apport en constitution ne pourrait représenter la totalité de votre épargne.
En effet, la vie est faite d’incertitudes, il faut que vous soyez capable de mobiliser rapidement de l’argent pour, par exemple, réparer votre voiture en panne ou payer un plombier. A contrario, votre apport personnel n’a pas besoin d’être mobilisé du jour au lendemain, vous disposez donc d’un horizon de placement permettant de lisser les risques financiers tout en maximisant vos rendements (nous y reviendrons).
Dès lors, il convient de différencier plusieurs types d’épargne :
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L’épargne de projet tel que votre apport personnel pour votre futur achat immobilier ;
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L’épargne de placement dont le principal but est de faire fructifier un capital à des fins encore inconnues ;
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L’épargne de précaution pour faire face aux évènements du quotidien (épargne à vue).
A chaque type d’épargne, vous pourrez déterminer un horizon de placement à partir duquel il sera possible de déterminer le placement qui convient le mieux. En général, plus votre horizon est lointain, plus vous pourrez prendre de risque avec vos placements pour espérer une rentabilité plus élevée.
Voici un exemple de placements envisageables en fonction de votre horizon :
Horizon d'investissement | Type de placement envisageable | Risque associé | Disponibilité des fonds |
Court terme (1 à 3 ans) | Livret A, LDDS, LEP, Fonds en euros (assurance-vie), CEL | Faible (capital garanti, rendement limité) | Élevée (retrait immédiat sans pénalité) |
Moyen terme (3 à 7 ans) | Assurance-vie en fonds euros et unités de compte, SCPI, Obligations | Modéré (potentiel de gain supérieur avec un risque maîtrisé) | Modérée (blocage partiel ou nécessité de conserver l'épargne quelques années) |
Long terme (7 à 15 ans et plus) | PEA, Assurance-vie unités de compte, SCPI, OPCI, PER, Private Equity | Élevé (fort potentiel de rendement mais risque de perte en capital) | Faible (blocage sur plusieurs années avec possibilité d'optimisation fiscale) |
Astuce : Avant d’investir pour préparer un achat immobilier. Il est impératif de constituer au préalable une épargne de précaution de minimum 3 mois de salaire (ou de dépense courante). Pour ce faire, nous vous recommandons d’utiliser un placement liquide et sécurisé comme le Livret A ou le LDDS.
Calculer votre épargne mensuelle en fonction de votre salaire
Mais avant d'envisager les meilleurs placements pour préparer votre achat immobilier, intéressons-nous d’abord au montant que vous pouvez épargner chaque mois.
Il y a plusieurs approches pour déterminer combien épargner chaque mois :
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La méthode sur mesure en fonction de vos charges réelles et de votre salaire ;
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La méthode généraliste en fonction de votre salaire.
L’idéal étant de faire un mix des deux ;)
L’importance de budgétiser ses charges pour connaître son reste à vivre
Chaque ménage est différent et chaque situation a ses caractéristiques propres, c’est pourquoi il est préférable de trouver vous-même combien épargner chaque mois en partant de votre situation personnelle.
Globalement sauf à décider de faire des sacrifices quotidiens pour votre futur achat immobilier, le montant que vous pouvez épargner chaque mois se calcule en faisant la différence entre votre revenu mensuel et vos charges courantes mensuelles.
Ainsi, il convient de retrancher de votre salaire :
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votre loyer ;
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vos dépenses en énergie (électricité, eau et gaz) ;
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vos charges de copropriété et/ou d’entretien de votre logement ;
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vos abonnements TV, téléphoniques et internet ;
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vos frais d’assurance (responsabilité civile, assurance habitation, véhicule…) ;
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vos éventuels crédits en cours (à noter qu’il peut être intéressant de les solder pour valoriser votre dossier emprunteur) ;
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vos impôts locaux et impôts sur le revenu ;
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vos charges régulières indispensables (courses, école, cantine, essence…) ;
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vos charges exceptionnelles (vacances et loisirs).
Si vos charges fixes et régulières (abonnement, énergie, loyer…) sont facilement prévisibles, les autres charges peuvent varier d’un mois sur l’autre. Afin d’avoir une bonne gestion de vos dépenses et vous assurez de dégager un surplus d’épargne chaque mois, il est impératif de bien budgétiser vos différents postes de dépenses voire de les annualiser pour les lisser mensuellement.
Vous obtiendrez ainsi un surplus mensuel que vous pourrez épargner chaque mois afin de constituer votre futur apport personnel !
Votre capacité d’épargne mensuelle en fonction de votre salaire
Ceci étant, nous pouvons tout de même vous donner quelques ordres de grandeur pour savoir combien épargner chaque mois en fonction de votre salaire. Bien entendu, il s’agit de chiffres indicatifs qui ne tiennent pas compte de votre situation personnelle (donc pas la peine de culpabiliser si vous n’arrivez pas à atteindre ces niveaux d’épargne mensuelle ;) ).
Le taux d’épargne augmente en principe proportionnellement avec le niveau de salaire.
Salaire mensuel net | Taux d’épargne (pourcentage du salaire épargné chaque mois) | Épargne mensuelle | Épargne totale estimée après 10 ans (hors intérêts) |
Moins de 1000 euros | 5% | 50 euros | 6000 euros |
Entre 1000 et 1500 euros | 10% | Entre 100 et 150 euros | Entre 12000 et 18 000 euros |
Entre 1500 et 2000 euros | 15% | Entre 225 et 300 euros | Entre 27 000 et 36 000 euros |
Entre 2000 et 3000 euros | 30% | Entre 600 et 900 euros | Entre 72 000 et 108 800 euros |
Plus de 3000 euros | 35% et plus | N/A | N/A |
Le taux d’épargne augmente en principe proportionnellement avec le niveau de salaire.Voilà, vous savez à peu près combien vous pouvez épargner chaque mois en fonction de votre salaire. Reste à savoir comment placer cet argent pour le faire fructifier et maximiser votre apport.
Question bonus : combien épargnent les Français chaque mois ?
Parfois pour savoir combien mettre de côté chaque mois, il peut être intéressant de regarder ce que font les autres (à défaut de vis-à-vis pour espionner le voisin d’à côté…) !
En matière de capacité d’épargne, les Français épargnent en moyenne 276 euros par mois selon un sondage réalisé par Meilleurplacement.com en 2021. Les Français font alors office de champions de l’épargne avec un taux moyen d’épargne de 15 %. Malheureusement, il convient de noter que 29 % des Français n’arrivent pas à épargner le moindre centime chaque mois… Peut-être que certains d’entre eux gagneraient à lire ces lignes !
Par contre, une chose est sûre, quand il s’agit de savoir où épargner son argent, les Français révèlent une culture financière relativement peu développée (on ne peut pas être bon partout !). Alors, comment mettre au travail votre capacité d’épargne mensuelle si durement acquise pour constituer votre apport ?
Où épargner son argent chaque mois pour faire fructifier votre apport immobilier ?
Si vous épargnez dans le but d’acheter un bien immobilier, il faudra tenir compte d’une donnée fondamentale : l’augmentation des prix de l’immobilier dans le secteur géographique que vous convoitez.
En effet, plus les prix de l’immobilier augmentent, plus le montant de votre épargne doit augmenter pour que vous conserviez le même pouvoir d’achat immobilier.
Pour remédier à cette situation, il faut trouver des solutions de placements proposant des rendements suffisants pour couvrir l’augmentation des prix de l’immobilier.
À l’inverse, si le marché de l’immobilier stagne ou baisse, la situation est alors idéale pour épargner en vue d’un achat immobilier. En effet, de la même manière, vous pouvez ajouter le pourcentage de la chute du marché de l’immobilier à celui de votre placement.
Par exemple, si votre livret A vous rapporte 3 % / an et que l’immobilier baisse en 2024 de 3 %, votre épargne projet immobilier aura gagné 6 % de pouvoir d’achat immobilier au 1er janvier 2025. Pas mal non ?
Lire aussi : Comment épargner pour acheter son futur logement ?
Le CEL et le PEL : un placement illusoire pour épargner chaque mois
Certains pourront vous conseiller de placer votre argent dans un PEL (Plan Épargne Logement) ou un CEL (Compte épargne logement). Le PEL est un plan d’épargne bancaire permettant de constituer une épargne rémunérée à des fins d’achat immobilier et d’obtenir un prêt immobilier après l’écoulement de 4 années.
Depuis maintenant plusieurs années, le PEL et le CEL peinent à proposer un rendement compétitif. Il est respectivement de 1,75 % brut annuel et 1,5 % brut annuel. Quand on applique la flat tax (prélèvement fiscal), leur taux tombe respectivement à 1,22 % et 1,07 % (contre 2,4 % pour le Livret A en 2025).
L’autre point négatif tient au blocage de l’épargne du PEL pendant 4 ans. Considéré comme un horizon de placement à moyen terme, il présente deux problèmes majeurs :
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Votre épargne manque de flexibilité : vous ne pourrez pas théoriquement acheter avant 4 ans
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Le rendement n’est pas adapté à l’horizon : pour une période de 4 ans, il est possible d’obtenir un rendement potentiel plus élevé en prenant un peu plus de risque sur des placements adaptés.
Enfin, le prêt épargne logement de ces produits d’épargne présentent deux inconvénients majeurs :
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Leur taux manque de compétitivité par rapport au taux immobilier classique. Ils sont relativement les mêmes.
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Le montant empruntable pour prêt épargne logement est proportionnel à l’épargne placée pour un maximum de 92 000 € (lorsque le CEL et le PEL sont cumulés). Dans la majorité des cas, vous serez obligés de le compléter par un prêt immobilier classique.
Quoi qu’en dise votre conseiller bancaire, le PEL et le CEL ne sont pas adaptés pour préparer un achat immobilier. Il s’agit en réalité d’un produit d’épargne abandonné par les pouvoirs publics.
Le Livret A, LEP et LDDS pour un achat à très court terme
Nous avons déjà parlé un peu de ces placements à capital garanti.
Depuis 2023, ils redeviennent intéressants pour épargner chaque mois en raison notamment :
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Du taux d’intérêt relativement attractif de 3 % net (pour le LDDS et le Livret A) et 6 % (pour le LEP) sans aucune prise de risque ;
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De la disponibilité de l’épargne.
Toutefois, leurs taux en 2025 ont baissé pour atteindre 2,4 % pour le Livret et le LDDS, et 3,5 % pour le LEP.
Même si le rendement n’est pas mirobolant, il reste intéressant pour deux objectifs :
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Loger votre épargne de précaution ;
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Réaliser un achat immobilier à très court terme (dans l’année ou au plus tard l’année suivante).
En effet, ces livrets ont le mérite d’être ultra liquide, vous pourrez mobiliser instantanément votre épargne pour réaliser votre achat immobilier et, pour un horizon à très court terme, le taux reste supérieur à celui d’un compte courant.
Toutefois, ces plans épargnes ont des plafonds de versement. Au-delà, il faudra trouver d’autres solutions d’épargne.
Le PEA pour préparer à achat immobilier à long terme
Le PEA ou (Plan Epargne Actions) est une enveloppe fiscale permettant de constituer un portefeuille d’actions d’entreprises européennes et de bénéficier d’une exonération d’impôt sur les plus-values après 5 ans.
Placer son argent dans des actions d’entreprises européennes peut s’avérer particulièrement rentable, mais présente aussi un risque de perte en capital non négligeable. Si le marché se porte bien et que vous avez diversifié vos placements, vous pouvez espérer des rendements entre 8 et 10% par an sur un horizon de supérieur à 10 ans.
Ceci étant, les placements en actions ne sont a priori pas adaptés pour des horizons courts en raison de la volatilité des marchés actions. Sur une courte période, vous prenez de véritables risques pour votre épargne.
Le PEA est donc un placement envisageable pour préparer un achat immobilier dans les 10 ans à venir. Toutefois, si les marchés se portent bien et que vous réalisez une plus-value, rien ne vous empêche de retirer votre argent plus tôt que prévu pour anticiper votre achat immobilier.
Si votre envie d’immobilier est plus pressante, mieux vaut alors se tourner vers une enveloppe fiscale plus diversifiée comme l’assurance-vie.
L’assurance-vie pour un achat immobilier à tout type d’horizon
L’assurance-vie est un excellent support d’investissement puisqu’il permet de mettre différents types de produits financiers dans cette enveloppe fiscale :
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Fonds euros (fonds à capital garanti) ;
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SICAV et FCP ;
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ETF (trackers)…
Bref, vous pouvez vous constituer un portefeuille ultra diversifié avec l’aide d’un conseiller afin d’obtenir le couple rendement/risque qui vous convient le mieux (couvrir l’augmentation du prix de l’immobilier par exemple).
Dans les assurances-vie en gestion pilotée, vous pourrez choisir entre différents profils de risque afin d'adapter notamment votre rendement, votre horizon et votre niveau de risque :
Profil de risque | Type de placement | Horizon d’investissement | Objectif principal |
Prudent | Fonds en euros (capital garanti) | Court terme (1 à 3 ans) | Sécurité et disponibilité du capital |
Équilibré | Mix fonds en euros et unités de compte (SICAV, FCP) | Moyen terme (3 à 7 ans) | Équilibre entre rendement et sécurité |
Dynamique | Majorité d’unités de compte (actions, obligations, ETF) | Long terme (7 à 15 ans) | Maximiser la performance avec un risque modéré |
Très Dynamique | 100 % unités de compte (actions, private equity, SCPI) | Très long terme (15 ans et plus) | Recherche de forte croissance du capital avec une prise de risque élevée |
Astuce : Pour faire fructifier votre épargne en tenant compte des enjeux environnementaux de notre siècle (sans financer les hydrocarbures par exemple), vous pouvez ouvrir une assurance-vie ISR alignée avec l’accord de Paris !
Le PER pour épargner chaque mois en vue d’acheter votre résidence principale
Le PER fonctionne un petit peu comme une assurance-vie. Il s’agit d’une enveloppe fiscale dédiée à la retraite qui vous permet de détenir des parts de fonds d’investissement et d’ETF pour générer de la performance tout en maîtrisant les risques financiers.
En principe, le PER a été conçu pour préparer votre retraite en bénéficiant de la valorisation de long terme des marchés financiers. C’est la raison pour laquelle cette épargne est normalement bloquée jusqu’à votre retraite. Mais, la loi prévoit des exceptions pour un retrait anticipé. Et, devinez quoi ? L’achat de votre résidence principale fait partie de ces exceptions ! Le PER peut donc être un support adapté pour épargner chaque mois en vue de constituer un apport pour acheter votre RP !
Vous vous demandez certainement pourquoi s’embêter avec le PER alors que l’assurance-vie fonctionne très bien ?
À vrai dire, le PER permet de déduire fiscalement les versements que vous effectuez sur vos autres revenus. Il est alors possible grâce à cette enveloppe de baisser votre fiscalité en constituant un apport. Il faut néanmoins savoir que vous serez imposé lors du retrait des avoirs de votre PER, il s’agit en quelque sorte d’un différé d’impôt. Mais, cela vous permet d’augmenter votre capacité d’épargne à court terme pour faire travailler un volume d’épargne plus important !
De plus, si vous êtes salarié, vous pourrez mobiliser conjointement votre PER entreprise composé des primes et abondement de votre employeur dans des conditions fiscales très avantageuses.
Lire aussi : Augmenter son apport grâce à l’épargne salariale
En somme, entre assurance-vie, PER et PEA, vous disposez d’un panel de solutions qui vous permettra de faire fructifier convenablement votre épargne jusqu’à devenir primo accédant ! Et n’oubliez pas : pour compléter votre apport, n’hésitez pas à solliciter Helloprêt pour votre prêt immobilier !
Astuce : Il est désormais possible d’ouvrir un PER dédié à la transition écologique pour faire fructifier son épargne de manière responsable !