Quelles perspectives pour l’évolution des taux immobiliers en 2025 ?
Après une année 2023 marquée par des taux immobiliers historiquement élevés, l’année 2025 s’ouvre sous de meilleurs auspices pour les emprunteurs. Grâce à une détente progressive de la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE), les taux d’intérêt sur les crédits immobiliers ont amorcé une baisse continue depuis fin 2023. Mais cette tendance est-elle durable ? Faut-il s’attendre à une poursuite de la baisse dans les mois à venir ou à un éventuel retournement du marché ?
Dans cet article, nous vous proposons une analyse complète de l’évolution des taux immobiliers en 2025, des facteurs qui influencent leur trajectoire, et des perspectives à moyen terme. Que vous envisagiez d’acheter, de renégocier ou simplement de vous informer, découvrez les clés pour mieux comprendre le marché et faire les bons choix.
Notre analyse de l’évolution des taux immobiliers
Après une année 2023 marquée par une forte hausse des taux immobiliers, la tendance s’est inversée depuis la fin de l’année. En effet, les taux ont amorcé une baisse progressive à partir de décembre 2023, portée par les premières décisions d’assouplissement monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE).
Cette évolution s’inscrit dans un contexte économique où l’inflation, bien que toujours présente, semble mieux maîtrisée. En réponse, la BCE a progressivement réduit ses taux directeurs, influençant ainsi à la baisse les taux du crédit immobilier. De 4,22 % en décembre 2023, le taux moyen des crédits immobiliers est passé à 3,28 % en mars 2025, offrant un peu de répit aux emprunteurs.
Cette tendance à la baisse pourrait se prolonger dans les mois à venir, bien que des incertitudes géopolitiques et économiques puissent encore peser sur l’évolution des taux. Toutefois, les signaux actuels laissent entrevoir un regain d’accessibilité au crédit immobilier, favorable à une relance partielle du marché.
Des taux immobiliers qui continuent de baisser en 2025
Depuis le pic atteint en décembre 2023, les taux immobiliers ont entamé une baisse régulière, portée notamment par la politique monétaire plus accommodante de la Banque Centrale Européenne (BCE). Cette dernière a amorcé une série de baisses de ses taux directeurs, influençant directement le marché du crédit immobilier.
En mars 2025, le taux moyen des prêts immobiliers s’établit à 3,28 %, contre 4,22 % quinze mois plus tôt. Cette baisse s’observe de manière homogène sur toutes les durées d’emprunt :
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Taux sur 15 ans : 3,12 % en mars 2025 (contre 4,12 % en décembre 2023)
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Taux sur 20 ans : 3,20 % (contre 4,26 %)
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Taux sur 25 ans : 3,28 % (contre 4,38 %)
Ce recul progressif s’est fait sentir tout au long de l’année 2024 et s’est accéléré début 2025. Il reflète l’impact direct de la baisse des taux directeurs de la BCE, passés de 4,50 % en septembre 2023 à 2,65 % en mars 2025 pour les opérations principales de refinancement.
Période / Durée | Moyenne des taux immobiliers | Taux sur 15 ans | Taux sur 20 ans | Taux sur 25 ans |
mars 2025 | 3,12 % | 3,12 % | 3,20 % | 3,28 % |
février 2025 | 3,19 % | 3,16 % | 3,23 % | 3,30 % |
janvier 2025 | 3,31 % | 3,21 % | 3,31 % | 3,40 % |
décembre 2024 | 3,50 % | 3,40 % | 3,45 % | 3,50 % |
novembre 2024 | 3,55 % | 3,45 % | 3,48 % | 3,55 % |
octobre 2024 | 3,60 % | 3,48 % | 3,50 % | 3,60 % |
septembre 2024 | 3.62 % | 3.51 % | 3.54 % | 3.63 % |
août 2024 | 3.62 % | 3.49 % | 3.50 % | 3.60 % |
juillet 2024 | 3.66 % | 3.51 % | 3.55 % | 3.65 % |
juin 2024 | 3.73 % | 3.62 % | 3.66 % | 3.76 % |
mai 2024 | 3.81 % | 3.69 % | 3.76 % | 3.84 % |
avril 2024 | 3.90 % | 3.74 % | 3.82 % | 3.91 % |
mars 2024 | 3.99 % | 3.79 % | 3.90 % | 3.99 % |
février 2024 | 4.15 % | 3.89 % | 4.00 % | 4.13 % |
janvier 2024 | 4.24 % | 4.11 % | 4.26 % | 4.35 % |
décembre 2023 | 4.22 % | 4.12 % | 4.26 % | 4.38 % |
novembre 2023 | 4.12 % | 3.98 % | 4.19 % | 4.30 % |
octobre 2023 | 3.98 % | 3.81 % | 4.04 % | 4.18 % |
septembre 2023 | 3.80 % | 3.72 % | 3.92 % | 4.08 % |
Pourquoi les taux immobiliers ont-ils baissé ?
La baisse des taux immobiliers amorcée fin 2023 s'explique principalement par la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE), plus que par un véritable repli des taux obligataires français, qui restent encore relativement élevés.
Depuis septembre 2023, la BCE a entamé un cycle de baisse de ses taux directeurs, les ramenant de 4,50 % à 2,65 % en mars 2025. Ce choix stratégique vise à accompagner le ralentissement de l’inflation en zone euro et à redynamiser l’activité économique, notamment dans le secteur du logement, très affecté par la hausse des taux ces dernières années.
En revanche, les taux obligataires français n’ont pas suivi une trajectoire de baisse aussi nette. Ils demeurent sous tension, principalement en raison des incertitudes politiques nationales, des doutes sur la trajectoire budgétaire de la France, et de la remontée des primes de risque exigées par les investisseurs. Cette situation limite en partie la baisse potentielle des taux immobiliers pratiqués par les banques.
Cependant, malgré ce contexte obligataire complexe, les banques ont tout de même choisi d’ajuster leurs grilles tarifaires à la baisse, en anticipation d’une reprise de la demande et pour rester compétitives sur un marché immobilier toujours ralenti. La détente des taux directeurs constitue donc le levier principal qui permet actuellement aux taux immobiliers de reculer.
Date d'évolution des taux | Taux directeur BCE (Opérations principales de refinancement) |
12 mars 2025 | 2.65 |
5 février 2025 | 2.90 |
18 décembre 2024 | 3.15 |
23 octobre 2024 | 3.40 |
18 septembre 2024 | 3,65 |
12 juin 2024 | 4.25 |
20 septembre 2023 | 4.50 |
2 août 2023 | 4.25 |
21 juin 2023 | 4.00 |
10 mai 2023 | 3.75 |
22 mars 2023 | 3.50 |
8 février 2023 | 3.00 |
21 décembre 2022 | 2.50 |
2 novembre 2022 | 2.00 |
14 septembre 2022 | 1.25 |
27 juillet 2022 | 0.50 |
18 septembre 2019 | 0.00 |
16 mars 2016 | 0.00 |
9 décembre 2015 | 0.05 |
10 septembre 2014 | 0.05 |
Source : BCE
Évolution des taux à la baisse en 2025 : une bonne nouvelle pour les acheteurs ?
La baisse progressive des taux immobiliers en 2025 représente une bouffée d’air frais pour les emprunteurs, après deux années marquées par des conditions d’accès au crédit plus strictes. En plus de rendre les prêts plus accessibles, cette tendance s’accompagne d’un recul significatif des prix de l’immobilier dans de nombreuses grandes villes françaises.
Entre décembre 2023 et mars 2025, le coût du crédit sur 25 ans a diminué d’environ 25 %, permettant à un ménage de financer un bien plus important à mensualité équivalente. Par exemple :
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En décembre 2023, avec une mensualité de 1 000 €, un emprunteur pouvait financer un bien d’environ 180 000 €.
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En mars 2025, cette même mensualité permet de financer un bien d’environ 200 000 €.
Dans le même temps, les prix de l’immobilier ont chuté de plus de 10 % dans certaines métropoles comme Paris ou Bordeaux, en réponse à la baisse de la demande et aux difficultés d’accès au crédit des années précédentes.
En combinant ces deux effets – baisse des taux et recul des prix – le pouvoir d’achat immobilier s’est nettement amélioré. En mars 2025, un acquéreur peut potentiellement acheter un bien qui valait 220 000 € en décembre 2023, soit 22 % de pouvoir d’achat immobilier en plus à effort mensuel constant.
Ce contexte favorable invite donc de nombreux ménages à reconsidérer leur projet d’achat. Mais une question se pose : faut-il se lancer maintenant ou attendre une nouvelle baisse ?
Un signe de reprise du marché de l’immobilier : une baisse des taux compensée par une hausse de l’immobilier
Le marché immobilier montre des signes de reprise, portés par l’amélioration progressive des conditions d’emprunt. Après une longue période d’attentisme liée à la flambée des taux d’intérêt, les acheteurs reviennent peu à peu, encouragés par la baisse du coût du crédit.
En 2023 et 2024, la forte hausse des taux avait fortement réduit la capacité d’emprunt des ménages, provoquant une chute des transactions et une correction des prix dans de nombreuses villes. Désormais, avec des taux redescendus sous la barre des 3,30 % en moyenne en mars 2025, le pouvoir d’achat immobilier se redresse et favorise une reprise des projets d’achat.
Cette dynamique est d’autant plus marquée que le marché locatif est sous tension dans de nombreuses zones, rendant l’accession à la propriété plus attractive. De plus, la baisse des prix observée en 2024 rend certains biens nettement plus accessibles, notamment pour les primo-accédants.
Cependant, cette amélioration du pouvoir d’achat immobilier pourrait ne pas durer. En effet, le retour des acheteurs sur le marché entraîne progressivement une remontée des prix dans certaines zones attractives, phénomène classique lorsque la demande repart à la hausse. Ainsi, le gain lié à la baisse des taux pourrait être partiellement absorbé par la revalorisation des biens immobiliers, réduisant l’intérêt d’attendre davantage.
Bon à savoir : À reporter votre achat immobilier, vous prenez donc le risque de voir les économies résultant de la baisse des taux immobiliers se perdre dans l'augmentation consécutive des prix immobiliers.
Un risque de remontée des taux immobiliers
Si la tendance actuelle est à la baisse des taux immobiliers, le contexte géopolitique et économique reste fragile, et pourrait inverser cette dynamique à tout moment. Plusieurs facteurs pourraient en effet peser sur la politique monétaire de la BCE dans les mois à venir.
Parmi les principales menaces identifiées :
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La guerre en Ukraine, toujours en cours, continue d'alimenter l'incertitude économique en Europe.
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Les tensions commerciales croissantes avec les États-Unis, notamment en matière de politique industrielle et de fiscalité carbone, pourraient provoquer des ripostes tarifaires.
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Une éventuelle hausse des droits de douane sur certaines importations, en réponse à des politiques protectionnistes, ferait grimper les coûts à l’importation. Cela pourrait raviver l’inflation, obligeant la BCE à freiner, voire inverser, sa politique de baisse des taux.
Il ne faut d’ailleurs pas oublier que la hausse des taux entamée en 2022 avait pour objectif premier de lutter contre l’inflation galopante. Si cette dernière venait à repartir à la hausse, la Banque Centrale pourrait réagir rapidement en resserrant à nouveau sa politique monétaire, ce qui se répercuterait directement sur les taux des crédits immobiliers.
Autre point de vigilance : le réarmement progressif de l’Europe, qui implique un recours massif à l’emprunt obligataire par les États membres. Ce surcroît de demande sur les marchés obligataires pourrait faire monter les taux d’intérêt à long terme, et mécaniquement renchérir le coût des emprunts immobiliers.
En résumé, même si les signaux actuels sont encourageants, rien ne garantit que la baisse des taux va se poursuivre durablement. Les emprunteurs qui attendent une hypothétique amélioration prennent donc le risque de se heurter à un retournement rapide de conjoncture.
Pourquoi les taux immobiliers sont susceptibles d’évoluer à la baisse en 2025 ?
Ceci dit, malgré les incertitudes économiques et géopolitiques, plusieurs éléments laissent penser que les taux immobiliers pourraient continuer à baisser au cours de l’année 2025.
Le 12 mars 2025, la Banque Centrale Européenne a abaissé une nouvelle fois son principal taux directeur, le ramenant de 2,90 % à 2,65 %, poursuivant ainsi une politique monétaire plus accommodante. Cette décision s’inscrit dans une stratégie plus large de soutien à l’économie, la BCE estimant que l’objectif d’inflation cible à 2 % est en voie d’être atteint.
Dans ce contexte, de nouvelles baisses de taux directeurs pourraient être annoncées dans les mois à venir, à condition qu’aucune mauvaise surprise ne vienne perturber la trajectoire actuelle (remontée de l’inflation, tensions géopolitiques, instabilité financière).
La poursuite de cette politique de baisse des taux s’inscrit aussi dans une logique plus large de relance de l’investissement en Europe. Plusieurs États européens plaident pour un emprunt massif destiné à financer le réarmement de l’Union européenne, ce qui nécessite de maintenir des conditions de financement attractives.
Ainsi, si l’environnement économique reste favorable, les taux immobiliers pourraient continuer à baisser, renforçant encore l’accessibilité au crédit pour les ménages. Toutefois, cette tendance reste fragile, et dépendra de la capacité des autorités monétaires à maintenir le cap sans être perturbées par des chocs extérieurs.
Quelle serait l’évolution des taux immobiliers à prévoir pour 2026 et 2027 ?
Prévoir l’évolution des taux immobiliers à moyen terme est un exercice délicat, tant les variables économiques, monétaires et géopolitiques sont nombreuses. Toutefois, à partir des données disponibles et des tendances actuelles, plusieurs scénarios se dessinent pour 2026 et 2027.
Une tendance encore favorable en 2026
L’année 2026 pourrait marquer la continuité de la baisse progressive entamée en 2024. Si l’inflation reste maîtrisée et que la BCE poursuit sa politique accommodante, les taux directeurs pourraient tomber autour de 1,5 % à 2,3 %. En conséquence, les taux immobiliers sur 20 ans pourraient osciller entre 2,5 % et 2,9 %, selon les profils d’emprunteurs.
Toutefois, cette baisse pourrait être plus modérée qu’en 2024-2025. Les banques, anticipant une stabilisation des taux directeurs, pourraient commencer à reconstituer leurs marges, entraînant une forme de stagnation des taux immobiliers, voire une légère remontée si des risques économiques venaient à se matérialiser.
Lire aussi : Nos prévisions pour les taux immobiliers en 2026
Des incertitudes plus marquées pour 2027
En 2027, plusieurs trajectoires sont possibles :
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Scénario optimiste : si l’économie reste stable, que les tensions géopolitiques s’apaisent et que la dette publique reste sous contrôle, les taux pourraient continuer à baisser légèrement, voire revenir à des niveaux proches de ceux d’avant-Covid pour les meilleurs profils (autour de 1,5 % à 2 %).
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Scénario neutre : les taux immobiliers se stabiliseraient autour de 2,5 % à 3 %, en ligne avec un équilibre entre inflation maîtrisée et croissance modérée. Ce scénario suppose une politique monétaire prudente de la BCE et une absence de choc économique majeur.
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Scénario pessimiste : un retour de l’inflation, des tensions géopolitiques (guerre, crise énergétique, tensions commerciales) ou une dégradation de la note de la dette française pourraient pousser les taux à la hausse. Les emprunteurs pourraient alors faire face à des taux au-dessus de 3,5 %, avec un accès au crédit plus restreint.
Lire aussi : Nos prévisions pour les taux immobiliers en 2027
Comment obtenir les meilleurs taux immobiliers en 2025 ?
Même si les taux immobiliers sont globalement orientés à la baisse en 2025, tous les emprunteurs ne bénéficient pas automatiquement des meilleures conditions de financement. Les banques continuent de sélectionner les profils les plus solides et d’adapter leurs grilles tarifaires en fonction de plusieurs critères. Voici quelques conseils pour optimiser votre taux :
Soignez votre dossier
Un bon dossier, c’est la clé pour négocier un taux avantageux :
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Apport personnel conséquent : plus votre apport est élevé (idéalement au moins 10 à 20 % du prix du bien), plus vous rassurez la banque.
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Stabilité professionnelle : un CDI, une ancienneté confortable, ou un statut de fonctionnaire jouent en votre faveur.
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Endettement maîtrisé : le taux d’endettement doit idéalement rester sous les 35 %.
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Bonne gestion de compte : évitez les découverts fréquents et mettez en avant votre capacité à épargner régulièrement.
Comparez les offres avec un courtier
Faire appel à un courtier en prêt immobilier comme Helloprêt vous permet de :
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Gagner du temps dans la recherche de financement ;
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Profiter de taux négociés auprès d’un large réseau de partenaires bancaires ;
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Obtenir un accompagnement personnalisé pour monter un dossier solide.
Astuce : faites une simulation de prêt en ligne pour connaître rapidement votre capacité d’emprunt et accéder aux meilleures offres du marché.
Adaptez la durée de votre emprunt
Les taux varient selon la durée du crédit. Un prêt sur 15 ou 20 ans bénéficie généralement d’un taux plus bas qu’un prêt sur 25 ans. Si vous pouvez vous le permettre, optez pour une durée plus courte, cela réduira le coût total du crédit.
Négociez aussi l’assurance emprunteur
Le taux nominal ne fait pas tout : l’assurance emprunteur représente une part importante du coût global du crédit. Comparer et changer d’assurance (grâce à la loi Lemoine) peut vous faire économiser plusieurs milliers d’euros sur la durée du prêt.
En 2025, le contexte est globalement plus favorable aux emprunteurs qu’en 2023 ou 2024, mais il reste essentiel de bien se préparer et d’être accompagné pour obtenir les meilleures conditions. Un bon dossier, associé à un courtier efficace, reste la stratégie la plus sûre pour réussir votre projet immobilier dans les meilleures conditions.