Nos prévisions pour les taux immobiliers en 2027

L'évolution des taux immobiliers est une question essentielle pour les emprunteurs et les investisseurs immobiliers. Après une période de forte hausse en 2023, les taux ont amorcé une tendance baissière en 2024, offrant une bouffée d'oxygène aux emprunteurs. Cependant, l'avenir des taux reste incertain : vont-ils poursuivre leur baisse jusqu'en 2027, se stabiliser ou repartir à la hausse ?

Dans cet article, nous analysons les différents facteurs influençant les taux immobiliers et proposons trois scénarios possibles pour les années à venir. Faut-il anticiper et acheter aujourd'hui ou attendre en espérant de meilleures conditions ? Nous vous aidons à y voir plus clair.

Quelle est la tendance actuelle des taux immobiliers ?

Après une forte hausse des taux immobiliers en 2023 à la sortie du Covid, une baisse importante s’est amorcée en 2024 redonnant du souffle aux emprunteurs.

Bien que nous soyons actuellement loin des taux immobiliers d’avant Covid, la baisse progressive des taux directeurs entrepris par la Banque Centrale Européenne a permis une diminution importante des taux du crédit début 2025 par rapport au pic de 2024.

Autant dire qu’actuellement, la tendance des taux immobiliers est à la baisse. Mais est-ce que cette baisse est vouée à continuer jusqu’en 2027 ? Pourra-t-on à cette échéance retrouver les niveaux de taux immobilier d’avant Covid ?

Sur ce point rien n’est certain. De nombreux facteurs laissent planer quelques nuages à l’horizon pouvant entraîner une stabilisation des taux, voire une potentielle remontée.

Pour comprendre les différents scénarios, il convient dans un premier temps de se pencher sur les facteurs influençant directement l'évolution des taux immobiliers en France, puis de remonter la source pour trouver les causes premières pouvant effectuer leurs évolutions.

Lire aussi : Nos prévisions pour les taux immobiliers en 2026

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Quels sont les facteurs influençant la formation des taux immobiliers en France ?

Les taux immobiliers sont fixés directement par les banques commerciales lors de leurs opérations de crédit. Elles sont en principe libres de choisir le taux auquel elles prêtent à leur client. Toutefois, elles sont soumises au moins à plusieurs contraintes indirectes :

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    La concurrence : Pour séduire de nouveau client, les banques doivent proposer des taux immobiliers attractifs. Dans un environnement concurrentiel où de nombreux courtiers comme Helloprêt sont chargés de trouver les meilleurs taux immobiliers, elle ne saurait trouver de client si le taux pratiqué est trop élevé.

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    Le taux de refinancement : Lorsqu’une banque commerciale accorde un crédit, elle crée de la monnaie en inscrivant un avoir sur le compte de son client. Dès lors que cet argent est transféré à un client d’une autre banque (pour un achat immobilier par exemple), la banque productrice du prêt se retrouve débitrice auprès de la banque du vendeur. Si son solde sur le marché interbancaire est négatif, elle devra trouver un moyen de se refinancer auprès de la banque centrale ou auprès d’autres banques commerciales en payant des intérêts correspondant au taux de refinancement fixé par la Banque Centrale Européenne (ce qu’on appelle communément le taux directeur). Dès lors, si la banque se trouve débitrice durablement sur le marché interbancaire à cause de ses opérations de crédit et que le taux du crédit accordé est inférieur au taux de refinancement, elle perd de l’argent.

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    Le risque de défaut de remboursement : La banque prêteuse doit aussi prévoir une marge pour pallier le risque de défaut de remboursement appelé prime de risque. Plus le risque est élevé, plus le taux augmente afin de compenser les conséquences financières d’un défaut de remboursement.

Ainsi, la concurrence entre les banques sert de plafond pour la fixation du taux (il faut rester compétitif) tandis que le taux de refinancement sert de plancher (bien qu’en raison des anticipations et de leur situation, certaines banques pourraient prêter en dessous de ce taux). Enfin, la prime de risque sert de modulateur pour tenir compte des risques de défaut de chaque client.

La politique de la Banque Centrales Européenne pour lutter contre l’inflation

Même si la Banque Centrale n’accorde pas directement de crédit aux agents économiques, elle dispose d’un véritable pouvoir pour réguler l’offre de crédit dans une zone de crédit : le taux directeur. Celui-ci influence directement l’évolution des taux immobiliers.

En effet, le taux directeur détermine notamment le taux auquel les banques commerciales se refinancent. Elles sont donc obligées d’en tenir compte dans leur politique d’offre de crédit. Or, plus le taux du crédit est élevé, moins il y aura d’emprunteurs, car seules les opérations les plus rentables pourront faire l’objet d’un financement (sous peine d’emprunter à perte). Naturellement, la quantité de monnaie en circulation se trouve réduite, ce qui a notamment pour effet (du moins en théorie) de faire baisser la demande et donc l’inflation.

La Banque Centrale Européenne a pour seul mandat de lutter contre l’inflation, c'est-à-dire la hausse générale des prix. Son mandat lui impose de faire converger l’inflation vers 2 % / an.

Ainsi, lorsque l’inflation dépasse les 2 %, elle sera susceptible d’augmenter ses taux directeurs et à l’inverse, de les baisser si elle veut dynamiser la croissance.

Autrement dit, anticiper les taux directeurs de 2027 pour en déduire les taux immobiliers, revient notamment à anticiper le niveau d’inflation en 2027 dont les causes peuvent être multiples (problème d’approvisionnement, hausse des coûts de l’énergie, augmentation des droits de douane…).

Les taux d’emprunt obligataire à long terme de l’État français

Les taux directeurs de la BCE sont des taux à court terme. Par exemple, le taux de refinancement (composante du taux directeur) est à horizon une semaine.

Or, un prêt immobilier est généralement souscrit à taux fixe pour une durée supérieure à 10 ans. Il n’est donc pas suffisant de se baser sur le seul taux de refinancement pour déterminer le taux immobilier sur une longue période.

Pour déterminer le taux immobilier adapté à un horizon long, il faut trouver une référence comparable : les taux “sans risque” à long terme.

Les obligations émises par l’État français sont le candidat idéal. Les taux pratiqués sont soumis à une logique d’offre et de demande, le risque de défaut de paiement est très faible et la durée du prêt peut être la même qu’un emprunt immobilier.

En toute logique donc, plus le taux d’emprunt de l’État français est élevé, plus les taux immobiliers le sont. Il y a un lien de causalité entre ces deux taux, modulo une prime de risque supérieure pour les taux immobiliers.

Les taux obligataires français sont aussi influencés indirectement par les taux de la BCE. Mais vu qu’il s’agit de taux long, les acheteurs de la dette française tiennent compte de l’évolution future des taux directeurs :

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    Si les anticipations sont à la baisse, les taux obligataires seront généralement en dessous du taux directeur.

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    Si les anticipations sont à la hausse, les taux obligataires seront généralement au-dessus du taux directeur.

À ces anticipations, il faut aussi tenir compte du risque de défaut de remboursement. Plus les créanciers estiment que la France risque de faire défaut dans le remboursement des obligations, plus les taux sont susceptibles de monter, pouvant engendrer une hausse des taux immobiliers.

Faire une prévision des taux immobiliers en 2027 revient à anticiper ce que seront les taux longs des obligations françaises en 2027, eux-mêmes basés notamment sur les anticipations de l'évolution des taux directeurs sur la période concernée et des risques de défaut pesant sur la dette française… Autant dire que la prévision est loin d’être aisée !

Le risque de défaut de paiement

Prêter à un particulier pour l’achat d’un bien immobilier est plus risqué que de prêter à l’État français.

Pour tenir compte de ce risque, les taux immobiliers doivent être sensiblement au-dessus des taux obligataires, sauf éventuellement pour les clients les plus stables financièrement.

Cet écart de taux (spread) sert à compenser les défauts de remboursement afin que les opérations de crédit de la banque restent rentables.

Ainsi, plus l’économie du pays fait face à des incertitudes pouvant affecter la solvabilité des ménages (hausse du chômage, baisse de la productivité…), plus les taux immobiliers sont susceptibles d’augmenter.

Ceci étant dit, envisageons ensemble les différents scénarios pour les taux immobiliers en 2027 !

Scénario 1 : la baisse continue des taux immobiliers jusqu’en 2027

Quels sont les facteurs pouvant entraîner une baisse des taux jusqu’en 2027 ?

Si les taux immobiliers poursuivent leur baisse jusqu'en 2027, plusieurs facteurs macroéconomiques et monétaires pourraient expliquer cette tendance :

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    Une politique monétaire accommodante de la BCE : Si l'inflation continue de ralentir et converge vers l'objectif des 2 %, la BCE pourrait maintenir voire réduire ses taux directeurs. Une telle décision favoriserait un accès plus aisé au crédit et donc une baisse des taux immobiliers.

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    Une croissance économique modérée : Un contexte économique stable, mais sans surchauffe permettrait aux banques de prêter à des taux attractifs sans trop s'exposer au risque de défaut.

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    Un apaisement des tensions sur les marchés financiers : Une réduction des incertitudes géopolitiques et une stabilisation des prix de l'énergie favoriseraient la confiance des investisseurs et des banques, facilitant ainsi des conditions de financement plus souples.

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    Une diminution des taux obligataires à long terme : Si les obligations d’État françaises voient leurs rendements diminuer, les banques pourraient proposer des crédits à taux plus bas.

Quelles conséquences pour les emprunteurs en 2027 ?

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    Une capacité d’emprunt accrue : Avec des taux plus bas, les ménages pourraient emprunter davantage à mensualité égale, facilitant l'accès à la propriété.

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    Un retour à des taux pré-Covid : Si la tendance baissière se maintient, les taux pourraient retrouver les niveaux observés entre 2018 et 2020, proches de 1 % pour les meilleurs dossiers.

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    Un marché immobilier dynamique : La baisse des taux favoriserait l'achat immobilier, maintenant une forte demande et soutenant les prix. Il est donc possible que l’économie sur le coût du crédit se traduise par une augmentation du prix de l’immobilier n'induisant aucun gain pour l'acheteur par rapport aux taux immobiliers actuels.

Scénario 2 : la stagnation des taux immobiliers jusqu’en 2027

Dans un contexte de stabilisation, les taux immobiliers pourraient se maintenir autour des niveaux actuels. Ce scénario repose sur plusieurs hypothèses :

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    Un équilibre entre inflation et croissance : Si l'inflation est sous contrôle sans pour autant justifier une baisse significative des taux directeurs, la BCE pourrait adopter une posture neutre. En effet, si la croissance est au rendez-vous, la BCE n’a aucun intérêt à diminuer à nouveau ses taux pour dynamiser l’économie.

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    Des taux obligataires stables : Si les obligations d’État françaises ne connaissent ni forte hausse ni baisse marquée, les banques auront peu d'incitations à modifier leurs taux de crédit.

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    Une politique bancaire prudente : Face aux incertitudes économiques et géopolitiques, les banques pourraient préférer maintenir une certaine stabilité dans leurs offres de prêts à défaut d’incitations complémentaires.

Quelles conséquences pour les emprunteurs ?

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    Les ménages auront toujours accès au crédit en 2027, mais les conditions ne seront ni plus favorables ni plus restrictives.

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    Le marché immobilier pourrait continuer à croître progressivement porté par la crise du logement et l’éventuelle augmentation de la capacité d'emprunt des ménages.

Scénario 3 : une augmentation des taux immobiliers en 2027

Si les taux immobiliers devaient repartir à la hausse, plusieurs facteurs pourraient en être responsables :

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    Un retour de l'inflation : Une reprise de l'inflation au-delà de 3 % pousserait la BCE à relever ses taux directeurs, rendant le coût du crédit plus élevé. Le retour de l’inflation pourrait être dû à plusieurs phénomènes tels qu’une hausse du coût de l’énergie, une guerre, la raréfaction de certaines ressources critiques, une augmentation des tarifs douaniers dus à des mesures protectionnistes…

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    Une dégradation de la dette française : Si la France fait face à des difficultés budgétaires, les investisseurs pourraient exiger des taux obligataires plus élevés, ce qui impacterait les taux des crédits immobiliers. Ce risque est réel, la France est à une note de l’exclusion de la catégorie des emprunteurs “sans risque”. Une nouvelle dégradation de la France entraînerait probablement une hausse des taux d’intérêt.

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    Une politique bancaire plus stricte : Une augmentation des risques de défaut des ménages pourrait inciter les banques à durcir leurs conditions de prêt et à relever leurs taux pour se protéger.

En réalité, il est difficile de prédire à l’avance la probabilité d’occurrence de ces scénarios d’ici 2027. Mais, il faut être conscient que les taux immobiliers ne sont pas voués à baisser indéfiniment et qu’il n’est pas improbable d’assister à une reprise à la hausse en 2027 !

Quelles conséquences pour les emprunteurs ?

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    Une baisse de la capacité d'emprunt : Avec des taux plus élevés, le coût du crédit augmenterait, réduisant la capacité d'achat des ménages.

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    Un possible ralentissement du marché immobilier : La demande pourrait diminuer, entraînant une baisse des prix ou une stagnation des transactions.

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    Des dossiers plus scrutés : Les banques pourraient être plus exigeantes sur l'apport personnel et la stabilité financière des emprunteurs.

Faut-il reporter son achat immobilier pour miser sur une baisse des taux en 2027 ?

Le choix de reporter un achat immobilier dans l'espoir de bénéficier de taux plus bas en 2027 est risqué. L'évolution des taux reste incertaine et dépend de nombreux facteurs macroéconomiques et monétaires. Si la baisse des taux se confirme, attendre peut être une stratégie payante. Mais, cela suppose que les prix de l’immobilier n'augmentent pas aussi vite que les taux ne baissent, ce qui est loin d’être garanti !

En revanche, si les taux stagnent ou augmentent, les acquéreurs risquent de voir leur capacité d'emprunt diminuer et les prix de l'immobilier rester élevés.

Ainsi, la décision doit dépendre de la situation personnelle de l'acheteur, de son besoin en logement et de sa capacité à supporter éventuellement des taux plus hauts en cas de retournement du marché. Mais, si vous avez un projet immobilier sur le feu, nul besoin d’attendre, vous pouvez passer à l’action dès maintenant en trouvant le meilleur taux du marché grâce à votre courtier Helloprêt !

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